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Le chef de la diplomatie de l'UE en Libye

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borell a qualifié ce mardi le dossier libyen de "priorité absolue", lors d'un déplacement à Tripoli où il a discuté des moyens de renforcer le cessez-le-feu et de relancer les pourparlers entre pouvoirs rivaux.

"La Libye reste la priorité absolue de l'Union européenne", a tweeté M. Borell à l'issue d'un entretien avec le chef du gouvernement d'union (GNA) Fayez al-Sarraj et les membres de son cabinet.

"Nous nous félicitons du récent accord de cessez-le-feu et continuons d'appuyer le dialogue et le règlement politique", a poursuivi le haut représentant pour les Affaires étrangères de l'UE, arrivé à la mi-journée à Tripoli, siège du GNA.

Les principaux pays impliqués dans la crise libyenne se se sont engagés lors d'une rencontre en janvier à Berlin à respecter un embargo onusien sur les armes et à cesser toute ingérence dans les affaires internes de la Libye.

"L'UE soutient fermement le processus de Berlin, les efforts de médiation et les mesures de désescalade, y compris l'embargo sur les armes, éléments clés pour mettre fin au conflit libyen", a souligné M. Borell, qui effectuait sa première visite en Libye depuis sa prise de fonction fin 2019.

La Libye est en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Khadafi en 2011, déchirée entre camps rivaux: le GNA, à l'Ouest, reconnu par l'ONU, et un pouvoir à l'Est incarné par le maréchal Khalifa Haftar.

M. Borell a également évoqué avec M. Sarraj la "relance des pourparlers militaires conjoints" et la levée du blocus pétrolier imposé depuis janvier par le maréchal sur les principaux champs et terminaux pour exiger une répartition plus équitable des recettes pétrolières, seule source de revenus du pays.

Lors d'une rencontre avec le patron de la Compagnie nationale de pétrole Moustafa Sanalla, le diplomate européen a souligné "la nécessité de garantir la reprise de la production pétrolière, dans l'intérêt de tous les Libyens et pour l'unité et la prospérité de la Libye".

Le 22 août, les deux camps en conflit ont annoncé, séparément, un cessez-le-feu et des élections. Les précédentes tentatives de règlement ont échoué.

Le ministre italien des Affaires étrangères Luigi di Maio se trouvait lui aussi mardi à Tripoli pour rencontrer notamment M. Sarraj. 

"L'Italie approuve l'accord conclu (...) en faveur d'un cessez-le-feu et nous le soutenons", a déclaré M. di Maio à ses interlocuteurs. "Nous pensons également, comme nous l'avons toujours dit, que toute ingérence extérieure doit cesser".

Le GNA a indiqué dans un communiqué être convenu avec l'Italie --l'un des principaux partenaires économiques de la Libye-- qu'il était "temps de relancer le processus politique et que la communauté internationale traduise son soutien aux déclarations (de cessez-le-feu, NDLR) par un soutien actif à une solution avec ses volets politique, militaire et économique".

Le GNA bénéficie depuis plusieurs mois d'un soutien militaire accru de la Turquie tandis que le camp Haftar est appuyé par les Emirats arabes unis, la Russie et l'Egypte.

Par ailleurs, M. Sarraj a de nouveau critiqué l'opération navale européenne "Irini" qui contrôle l'embargo sur les livraisons d'armes à la Libye. Selon lui, elle favorise le maréchal Haftar qui obtient des armes par voies terrestre et aérienne.

"Irini doit inclure le contrôle des voies aériennes et terrestres" aussi, a-t-il plaidé auprès de MM. Borell et di Maio.